Qui ça ? Les travailleurs et travailleuses de 30 à 45 ans, les escroqués de la retraite, les dindons des négociations actuelles.
Dans un régime de retraite par répartition, c’est les premiers arrivés qui sont les mieux servis : autrement dit, les retraites actuellement versées ne sont pas en proportion des cotisations que ses heureux bénéficiaires ont versées.
Et qui paye ?
Les 30-45 ans.
Jusqu’à 30 ans, ils ont galéré pour des salaires de misère.
Après 45 ans, ils angoisseront de tomber dans la précarité, sauf les seigneurs aux boulots protégés et aux retraites payées par les contribuables, comme les employés de la RATP ou de la SNCF capables de bloquer l’activité d’une région ou d’un pays si on porte atteinte même minime à leurs avantages ou leurs conditions de travail.
Mais entre 30 et 45 ans ils sont dans la force de l’âge, prêts à être plumés.
Alors on les fait payer, au moins 5 fois, pour les riches retraités :
1 fois par les cotisations pour les retraités actuels,
1 seconde fois par les cotisations pour rembourser les emprunts contractés par le régime de retraite,
1 fois par les impôts pour la retraite des fonctionnaires et de certains régimes spéciaux,
1 fois par les impôts pour le remboursement du déficit de l’Etat qui sert en partie à payer les retraites des fonctionnaires,
1 fois par les cotisations AGIRC-ARRCO qui subventionnent l’Ircantec,
et sans doute etc. etc., on vous dit pas tout.
Et pour quels droits garantis ? aucun. Quand ils auront 65 ou 70 ans, les jeunes auront compris et ne voudront plus payer pour eux, si tant est qu’ils en aient les moyens.
Mais quel homme politique ou responsable syndical a une vision à 20 ans ?
Article publié et censuré sur le site blogs.nouvelobs.com à l’adresse : http://onvousditpastout.blogs.nouvelobs.com/archive/2010/09/03/ils-en-ont-marre-de-payer-pour-les-riches-retraites.html
hubert41
4 septembre 2010
ET voilà…ça a pris..C’est exactement ce que Sarkozy, ses sbires et le Medef (les Assurances/Banques) avaient envie de susciter et d’entendre..c’est à dire : fini la solidarité inter-générationnelle et chacun pour sa gueule, donc constitution de retraites par capitalisation (par ici votre épargne mon coco)..
J’ai au moins dix contre-arguments à exprimer mais je ne le ferais pas..
Bien à vous.
kulturam
4 septembre 2010
hubert41
Bien d’accord avec vous !! et si les 30 à 45 se prenaient vraiment en main et si ils votaient convenablement et si ils s’engagaient tout simplement
Nolats
6 septembre 2010
Bonjour. Il ne convient pas de stigmatiser une génération contre une autre. N »anmoins, ce qu’il y a de vrai dans l’article, est que les générations en milieu de carrière se prennent en pleine figure le recul de l’âge de la retraite, non pas à 62 mais à 67 ans, compte tenu de leurs difficultés pour entrer dans un premier emploi, et en cours de carrière pour nombre d’entre eux, et l’allongement sans fin du nombre d’années de cotisation.
Pendant ce temps, on ne peut nier que certains bénéficient de situations très favorables en tant que retraités, soit qu’ils ont commencer à travailler à une époque où chacun trouvait naturellement un emploi -emploi difficile souvent, mais pas aussi misérabiliste qu’à l’époque de Zola-, soit que statutairement ils ont hérité d’avantages financés par la collectivité lorsque la démographie était différente. Soit dit en passant, la diminution de l’âge de la retraite en 1981 se justifiait alors par le ratio entre actifs et retraités, très différent de celui aujourd’hui.
Les gouvernements avaient aussi eu la sagesse de faciliter l’épargne retraite (assurance vie notamment) sans céder pour autant aux sirènes du ‘chacun pour soi’ et des fonds spéculatifs à l’anglo-saxonne (cette épargne que les projets du pouvoir veulent aujourd’hui razzier, avec l’accord des syndicats, au titre de « revenu du capital » (sic, pour l’épargne salariale). Les générations montantes n’ont plus guère cette latitude d’épargne du fait de la précarité de l’emploi et de la baisse du pouvoir d’achat disponible après les dépenses obligatoires.
Déjà, ceux qui arrivent à l’âge de la retraite aujourd’hui ont des conditions en net retrait par rapport à ceux d’il y a quinze ans. Cela fait partie des rééquilibrages, mais d’autres pistes sont à trouver.
Il en est une dont personne ne parle, c’est la part croissante des importations, qui ne contribuent à aucune charge sociale, et qui représentent 40% de ce qui est consommé dans le pays. C’est pourquoi, me semble-t-il, une TVA différentielle devrait être appliquée selon le contenu social. Sinon, les charges continueront à rendre nos produits de moins en moins compétitifs, et les importations dumpées croîtront davantage -la minimisation systématique des délocalisations dans les média, liée à l’idéologie mondialiste, a occulté la disparition dramatique des emplois dans notre pays.
L'Optimiste
6 septembre 2010
Bonsoir Nolats,
Vous avez beaucoup de bon sens. Je partage vos opinions.
Il n’y a pas longtemps, je disais que les 35h nous ont affaiblis, notamment en ce qui concerne la compétitivité et le maintien des emplois sur le territoire français. Et ces 35 h coutent 10 à 15 milliards par an à l’Etat.
Je pense que l’objectif principal est de recréer des emplois qui permettront de relancer la machine économique par la consommation et la rentrée des cotisations sociales.
Les générations précédentes ont souvent commencé à travailler très jeunes, comme vous le citez si bien, dans des conditions difficiles. Et souvent, même très souvent, ces retraités qu’on dit si riches n’ont qu’une petite retraite et se retrouvent en dessous du seuil de pauvreté.
Certes il y a de « riches » retraités, mais je pense que ce n’est qu’une minorité. Et il est plus facile de parler de richesse que de pauvreté. Bien souvent, nombre d’entre eux, n’ont pas été déclarés par leurs employeurs et se retrouvent quasiment SDF.
Merci de défendre les soi-disant riches retraités.
Cordialement,
L’Optimiste.
Nolats
7 septembre 2010
Bonsoir l’Optimiste; Concernant les 35 heures, les réalités sont disparates. Ceux qui « pointent » ont eu des diminutions d’horaires, les autres, généralement pas. Les emplois créés l’ont été le plus souvent …dans les pays à bas cout, (sauf pour les emplois de proximité, en général dans le secteur para-public non concurrentiel). Bilan mitigé, donc, et en trompe l’oeil -les Français travaillent en fait autant d’heures par an que les britons, chose fort peu connue-.
MarieP
15 décembre 2011
Il serait bien d’instaurer une retraite plafonnée à 3000 euros bruts par exemple.
Mais le pire c’est que le système français est le plus désavantageux:
Par exemple les durées de cotisation minimum varient fortement d’un pays à l’autre:
En France 42 ans. En comparaison, 30 annuités sont exigées en Angleterre, 35 en Allemagne, Belgique et Espagne, ou 36 en Italie…
Allez lire sur http://fr.wikipedia.org/wiki/Syst%C3%A8mes_de_retraite_en_Europe et vous verrez comme en France on se fait avoir par rapport aux autres pays…
Car en France c’est age ET durée de cotisation quant ailleurs en Europe c’est age OU durée de cotisation (le 1er qui arrive à échéance)…
Par exemple, en Italie vous pouvez partir à 54 ans à taux plein si vous avez commencé de travailler à 18ans (18 + 36 =54), en plus avec en moyenne 80% de votre dernier salaire contre 60% en France.
En gros en France on doit travailler plus longtemps, plus tard et se contenter d’un taux remplacement plus faible.
{R}Évolution.
j.michel
17 décembre 2011
Sans doute, mais la durée de cotisation ou l’âge de départ en retraite n’est pas suffisant pour comparer les régimes des différents pays, il faut également analyser le montant de la retraite à "taux plein" et ses modalités de calcul. En Angleterre par exemple, même s’il suffit de 30 annuités, le montant de la retraite "obligatoire" versée est très faible pour ne pas dire ridicule.
Le "taux remplacement" n’est pas si défavorable en France.
MarieP
18 décembre 2011
@j.michel: C’est sur qu’il faut tout comparer.
Mais ce que je veux dire par là, c’est que nos politiques nous disent tout le temps que notre système de retraites est le plus avantageux car ils ne comparent que ce qu’ils veulent bien comparer.
Pour avoir travaillé en Italie,je peux vous dire que leur système est bien mieux sur tous les points, quoi qu’en dise ceux qui nous gouvernent, il en va de même en Allemagne.
Dans mon entreprise les salaries en Allemagne gagnent en moyenne 26& que nous en France à carrière égale et eux ne doivent cotiser que sur 36 ans.
De plus en France on calcule la pension sur le revenu moyen des 25 meilleurs années, contre 5 à 15 en moyenne dans les autres pays européens.
EN France on a tout faux, sur tout les plans (je parle bien sur ici des futures retraites basées sur les dernières reformes et non de celles basées sur les reformes des années 80 ou 90).